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  1. Topic
  2. Visual Arts - Femmes Artistes

De l’Europe au Brésil : Lina Bo Bardi et Marta Erps-Breuer

DECEMBER 2025

  • Ana Julia Melo Almeida - UNIVERSITY OF SÃO PAULO (IEB-USP)

TOPICS : Visual Arts - Femmes Artistes

PLACES : Europe - South America

PERIOD : The Consolidation of Mass Cultures

DOI : 10.35008/tracs-0316

ABSTRACT

Nées et formées en Europe, l’architecte Lina Bo Bardi et la biologiste Marta Erps-Breuer migrent au Brésil pour rejoindre l’Université de São Paulo et le Musée d’Art de São Paulo. Elles y développent une approche pédagogique interdisciplinaire, inspirée de leurs expériences européennes.

Les trajectoires de Lina Bo Bardi (1914-1992) et de Marta Erps-Breuer (1902-1977) sont révélatrices de l’histoire des migrations de femmes européennes vers le Brésil au cours du xxe siècle. Si l’installation au Brésil leur offre des opportunités professionnelles nouvelles, toutes deux y rencontrent aussi des obstacles. Formées en Europe, elles développent des projets à la croisée de différentes disciplines, dans une perspective alliant théorie et pratique dans les domaines de l’art, de l’architecture, du design et de la science. Cette polyvalence leur permet de se renouveler face aux limites des opportunités professionnelles qui leur sont offertes, mais ne favorisent pas toujours leur identification et donc leur reconnaissance dans l’un ou l’autre de ces domaines.

Lorsqu’elles débutent leurs carrières à São Paulo, Lina Bo Bardi et Marta Erps-Breuer intègrent deux importants réseaux de sociabilité pour les immigrants européens qui leur offrent des possibilités d’insertion professionnelle : l’Université de São Paulo (USP, Universidade de São Paulo), créée en 1934, et le Musée d’Art de São Paulo (MASP, Museu de Arte de São Paulo), fondé en 1947. La ville de São Paulo est alors un lieu de rencontre et de travail pour les intellectuels et les artistes qui ont migré au Brésil dans la première moitié du xixe siècle.

Lina Bo Bardi : l’enseignement comme projet

Née en 1914 à Rome, Lina Bo Bardi obtient son diplôme de la Faculté d’architecture de la capitale italienne en 1939. Son projet de fin d’études porte sur la création d’un bâtiment destiné à une maternité et à un espace de bien-être pour les enfants. Au début des années 1940, elle travaille pour des revues d’architecture et d’arts décoratifs à Milan comme Lo Stile, Domus et Bellezza, où elle élabore des dessins de paysage et de mobiliers.

En 1946, elle se marie avec Pietro Maria Bardi, un marchand et critique d’art italien reconnu, propriétaire de galeries à Milan et à Rome. Peu de temps après leur mariage, le couple décide d’émigrer au Brésil et s’installe dans la ville de São Paulo. L’année suivante, ils fondent le Musée d’Art de São Paulo (MASP) avec le soutien de l’homme politique et industriel brésilien Assis Chateaubriand (1892-1968). Pietro Maria Bardi se charge de l’organisation institutionnelle du musée et de l’acquisition des œuvres, Lina Bo Bardi de la muséographie et des espaces d’exposition. Le musée est alors situé rue 7 de abril, en plein centre-ville de São Paulo, dans le même bâtiment que le groupe de presse Diários Associados, propriété d’Assis Chateaubriand. L’immeuble accueille également le Musée d’Art moderne de São Paulo (MAM-SP, Museu de Arte Moderna de São Paulo) et devient ainsi un lieu de rencontre et d’échanges privilégié pour les milieux culturels.

Au sein du musée, Lina Bo Bardi et Pietro Maria Bardi créent l’Institut d’Art contemporain (IAC, Instituto de Arte Contemporânea), où ils développent une école de dessin industriel conçue selon les principes du Bauhaus. À l’occasion de son inauguration en mars 1951, le couple expose des œuvres de l’artiste suisse Max Bill (1908-1994), un ancien élève du Bauhaus qui est alors engagé dans la conception de l’école d’Ulm en Allemagne1. Deux ans plus tard, Max Bill et Binia Spoerri Bill rendent visite à Lina Bo Bardi et Pietro Maria Bardi au MASP.

L’école de dessin industriel du MASP, active de 1951 à 1953, s’inspire du cours proposé par l’Institut de design de Chicago conçu en 1937 par Walter Gropius (1883-1969) et Moholy-Nagy (1895-1946), deux figures majeures du Bauhaus qui ont émigré aux États-Unis à l’instar de nombreux membres du mouvement fuyant les persécutions nazies. Ce déplacement de professionnels et de professionnelles, qui enseignent dans des écoles d’architecture et de design, explique que l’histoire du Bauhaus soit le plus souvent racontée à travers le prisme états-unien, bien qu’elle concerne également d’autres espaces américains.

Lina Bo Bardi, dans un article publié dans la revue brésilienne Habitat en 19522, explique que l’expérience du Bauhaus en Allemagne et son adaptation ultérieure aux États-Unis sont à l’origine de la création du cours de dessin industriel du Musée d’Art de São Paulo.

Au sein de l’école de dessin industriel du MASP, Lina Bo Bardi enseigne une discipline intitulée « éléments d’architecture ». La formation à l’école est structurée en deux parties. Le cours préliminaire comprend six disciplines : histoire de l’art, éléments d’architecture, composition, connaissance des matériaux et des procédés techniques, dessin à main levée et géométrie descriptive, ainsi que des séminaires de psychologie appliquée à l’art et de sociologie. Les cours pratiques sont tournés vers la production d’objets à partir de divers matériaux dans les ateliers du musée : tissage, vêtements, céramique, gravure, photographie et arts graphiques.

En dépit de sa courte durée, l’école joue un rôle pionnier dans l’enseignement du design au Brésil, qui n’intègre l’université qu’au cours de la décennie suivante, en 1962. Les femmes occupent une place significative dans ce projet : le premier groupe de 23 étudiants, qui débute sa formation en 1951, compte ainsi 9 étudiantes. En revanche, Lina Bo Bardi est la seule enseignante du cours préliminaire. Dans la deuxième partie de la formation, dédiée aux ateliers pratiques, elles sont plus nombreuses : Klara Hartoch (1901-?), responsable à l’atelier textile, Luisa Bernacchi Sambonet (1921-2010) à l’atelier de production de vêtements et Renina Katz (1925-2025) à l’atelier de gravure.

Forte de ses expériences au sein de l’école de dessin industriel et de la revue Habitat, Lina Bo Bardi devient professeure temporaire à la Faculté d’architecture et d’urbanisme de l’Université de São Paulo, où elle enseigne la « composition décorative » en 1955 et 1956 – une discipline est alors associée aux cours de dessin industriel dans la formation supérieure en architecture. L’année suivante elle tente, sans succès, d’obtenir un poste de professeure permanente en théorie de l’architecture : l’une des raisons avancées pour expliquer cet échec est que son diplôme n’avait pas encore été entièrement validé au Brésil. Deux années plus tôt, elle avait pourtant obtenu l’autorisation d’exercer la profession d’architecte au Brésil et son enregistrement au sein du Conseil régional d’ingénierie et d’architecture à São Paulo.

En vue du concours, Lina Bo Bardi rédige une thèse intitulée « Une contribution propédeutique à l’enseignement de la théorie de l’architecture » qu’elle publie également aux éditions de la revue Habitat en 19573. Dans son dossier de candidature, elle rappelle sa formation en histoire de l’architecture à l’Université de Rome, son expérience dans la restauration de monuments historiques lors de ses années de pratique appliquée et son séjour à Milan en 1940 dans l’atelier de l’architecte et designer italien Gio Ponti (1891-1979). Elle évoque également plusieurs réalisations de cette période, telles que l’organisation des Triennales des arts décoratifs, la création de meubles et de textiles ou son rôle de rédactrice dans des revues. En complément de son activité d’architecte, elle met en valeur les illustrations qu’elle a publiées dans les magazines Lo Stile et Domus. Elle revient aussi sur le voyage qu’elle a effectué à travers l’Italie pendant l’été 1945, accompagnée d’un journaliste et d’un photographe, pour observer les zones les plus touchées par le conflit ; et sur les objets collectés en vue d’une exposition sur l’artisanat italien.

En dépit de son échec à l’USP, Lina Bo Bardi continue de s’investir dans l’enseignement au cours de la décennie suivante parallèlement à sa pratique d’architecte. Au début des années 1960, elle participe à la fondation du Musée d’Art moderne de Bahia (MAM-BA, Museu de Arte Moderna da Bahia) à Salvador et élabore le projet de réhabilitation du bâtiment Solar do Unhão, qui devient le siège du musée. Elle projette, en outre, l’ouverture d’une école de dessin industriel, doublée d’un centre d’études et de travail sur la production artisanale. Cette initiative ne se concrétise pas, mais le principe d’une mise en commun des pratiques de design, de l’architecture et de l’artisanat nourrit ses projets d’expositions : « Civilisation Nordeste » (CivilizaçãoNordeste), en 1963, au MAM-BA ; « La main du peuple brésilien » (A mão do povo brasileiro), en 1969, au MASP ; et « Design au Brésil : histoire et réalité » (Design no Brasil, história e realidade), en 1982, au centre culturel SESC Pompeia, à São Paulo.

Cet ensemble d’activités (l’enseignement, les expositions dans des musées, les revues, etc.) met en évidence une pensée critique de la culture matérielle, qui articule tradition et modernité et en sort l’enseignement du cadre strict de l’université.

Marta Erps-Breuer4 : du design au microscope

Le parcours de Marta Erps-Breuer est lié à l’Université de São Paulo au cours de ses premières années de constitution. Née en 1902 à Francfort, Marta Erps-Breuer étudie au Bauhaus à Weimar puis à Dessau dans les années 1920. En 1923, elle participe à la première exposition du Bauhaus à Weimar, qui présente les travaux des élèves et des professeures dans une maison témoin. Sa pièce, un tapis de grande dimension, est élaborée pour la salle à manger et présentée aux côtés des meubles conçus par Marcel Breuer, lui aussi étudiant à l’école. Après le déménagement de l’école à Dessau, Marcel Breuer devient professeur et responsable de l’atelier de menuiserie.

En 1925, entre les périodes Weimar et Dessau, Marta Erps-Breuer voyage pour la première fois au Brésil, où elle rend visite à son frère, Ludwig Erps, émigré quelques années auparavant. Peu après son retour en Europe en 1926, elle se marie avec Marcel Breuer à Francfort. Au début des années 1930, dans un contexte économique difficile en Allemagne, elle revient au Brésil pour rendre une seconde visite à son frère, qui vit dans un village, dans l’intérieur de l’État de São Paulo. C’est à cette occasion qu’elle prend la décision de s’y installer, sans Marcel Breuer, duquel elle se sépare en 1936. À São Paulo, elle trouve un premier emploi de dessinatrice dans un réseau professionnel de scientifiques, puis est embauchée à l’Institut de Biosciences de l’USP en 1935.

Dans une lettre adressée à Kurt Schmidt (1901-1991), un ancien collègue du Bauhaus resté en Allemagne, elle évoque les raisons qui l’ont décidée à quitter l’Europe :

Tu as raison, Breuer [Marcel] est un génie et il est très intelligent […] Ce n’est pas lui qui a rompu avec moi, c’est moi. Quand la situation à Berlin est devenue très mauvaise en 1929 […], j’ai décidé de retourner au Brésil. J’ai beaucoup aimé ce pays, surtout la forêt, qui m’a beaucoup touchée. J’ai ensuite déménagé à São Paulo et j’ai réussi, sans connaissance de la langue et sans argent, à construire ma vie. Lorsque j’ai eu la chance d’être admise à l’université [USP], j’étais tellement ravie que j’ai décidé que je ne voulais plus être seulement la femme d’un génie. Je voulais, comme vous [Kurt Schmidt], me trouver moi-même5.

Suite à son embauche à l’USP, elle décide de rester à São Paulo et de demander la nationalité brésilienne. À l’Institut de Biosciences, ses recherches sont remarquées et elle coécrit plusieurs textes scientifiques avec les premiers directeurs de l’Institut. Ces articles sont illustrés de divers dessins de sa main.

Au cours des années 1950, Marta consacre ses efforts à l’étude de deux espèces de mouches : la rhynchosciara et la drosophile, dans le cadre d’une recherche menée en collaboration avec Crodowaldo Pavan (1919-2009). Ce travail s’intègre dans une démarche d’internationalisation du département de biologie de l’USP. L’article concernant la mouche Rhynchosciara angelae, actuellement dénommée Rhynchosciara américaine, est publié dans la revue Chromosoma en 1955 et coécrit avec Pavan. Il comporte des dessins de Marta Erps-Breuer illustrant avec précision le comportement cellulaire de la mouche.

Son travail sur l’espèce Drosophila melanogaster est à l’origine du développement des études génétiques à l’USP. Là aussi, Marta Erps-Breuer ne contribue pas seulement à l’avancée des travaux scientifiques, puisqu’elle conçoit une sculpture en bois qui représente l’espèce à une échelle élargie.

Dans un texte publié à São Paulo en 1977, l’année de son décès, le professeur Antonio Brito da Cunha rend hommage à la précision scientifique et au talent artistique de sa consœur :

Son travail allie une exécution techniquement parfaite à une présentation artistiquement impeccable […] Marta Breuer s’est véritablement affirmée en tant que scientifique. Malgré l’absence de formation scientifique officielle, elle a obtenu une promotion au poste d’assistante d’enseignement. Plusieurs biologistes contemporains, issus du département de biologie, ont bénéficié de son enseignement non seulement en matière de techniques, mais aussi pour la méthode de travail en laboratoire6.

Croisements biographiques et professionnels

Lina Bo Bardi et Marta Erps-Breuer sont toutes deux arrivées au Brésil à des âges similaires (31 et 28 ans respectivement). Elles ont obtenu la nationalité brésilienne vers l’âge de quarante ans et sont restées dans le pays jusqu’à la fin de leur vie. Avant d’émigrer, elles avaient déjà suivi une formation supérieure en Europe, ce qui leur a permis de s’insérer dans des circuits professionnels spécialisés à São Paulo. Bien que ces trajectoires présentent des similitudes avec l’expérience migratoire de nombreuses femmes européennes, leurs parcours demeurent spécifiques.

Si la pratique pédagogique est un axe important de la carrière professionnelle de Lina Bo Bardi, elle n’a jamais obtenu de poste de professeure titulaire. Son activité à l’Université de São Paulo s’est limitée aux années 1955 et 1956, en tant que chargée de cours à la Faculté d’architecture et d’urbanisme. Au Musée d’Art de São Paulo, dans une école qu’elle avait pourtant conçue, son enseignement ne dure que deux ans. Au début des années 1960, elle envisage de créer une école pour le Musée d’Art moderne de Bahia associant formation en design et à l’artisanat, sans succès. Parallèlement, elle se tourne vers les expositions, les écrits et sa propre carrière d’architecte pour défendre son approche pédagogique.

L’ensemble de son œuvre est récompensé par un Lion d’or lors de la 17e Exposition internationale d’architecture de la Biennale de Venise en 2021, une reconnaissance institutionnelle tardive, intervenant près de 30 ans après sa mort. Trois bâtiments sont alors distingués par ce prix : la Maison de verre, son ancienne résidence, qui est actuellement le siège de l’Institut Bardi (Instituto Bardi), un projet de 1951 ; le bâtiment du MASP situé Avenue Paulista, de 1968 ; et le centre culturel SESC Pompeia, de 1986.

Marta Erps-Breuer, pour sa part, est surtout reconnue pour sa carrière dans le domaine de la génétique, même si sa visibilité demeure cantonnée à l’Institut de Biosciences de l’USP. Son travail antérieur dans le champ artistique souffre de son installation au Brésil, à l’écart du circuit hégémonique du Bauhaus. Au cours de la dernière décennie de sa vie, elle tente d’envoyer en Allemagne une partie de ses réalisations brésiliennes, pour une exposition sur le 50e anniversaire du Bauhaus, organisée en 1968 à Stuttgart. Elle soumet des dessins réalisés lors de ses expéditions scientifiques sur la côte de São Paulo, représentant des personnes, des paysages de forêt et des animaux. L’ensemble est refusé parce qu’il ne correspond ni aux éléments esthétiques mobilisés par l’école ni à la formation qu’elle avait reçue au Bauhaus, orientée vers le tissage.

Marta Erps-Breuer n’est pourtant pas la seule ancienne étudiante à expérimenter des formes éloignées du cadre strict sa formation initiale. Elle fait partie d’une génération de femmes du Bauhaus qui ont commencé leurs études dans l’atelier de tissage avant de s’aventurer dans d’autres domaines, comme Ré Soupault (1901-1996) et Gertrud Arndt (1903-2000), qui choisissent par exemple de se consacrer à la photographie.

En circulant dans différents espaces institutionnels, Marta Erps-Breuer et Lina Bo Bardi brouillent les frontières et développent une approche interdisciplinaire, bien au-delà des domaines auxquels elles étaient cantonnées au début de leurs carrières en Europe. Le parcours de Marta Erps-Breuer débute au Bauhaus pour se poursuivre dans la génétique, combinant les métiers de scientifique, d’illustratrice et d’enseignante. Lina Bo Bardi, formée en architecture, développe une pensée pédagogique transversale, à la croisée du design et de l’artisanat, sans jamais trouver dans l’enseignement un ancrage professionnel stable.


  1. La Hochschule für Gestaltung (HfG) fonctionne entre 1953 et 1968.

  2. Os museus vivos nos Estados Unidos, Revue Habitat, 8 (1952) : 12-15.

  3. Lina Bo Bardi, Contribuição propedêutica ao ensino da teoria da arquitetura (São Paulo : Habitat Editora, 1957).

  4. On trouve plusieurs variantes de son nom : Magdalena Elisabeth Erps-Breuer, Martha Erps, Martha Erps-Breuer, Marta Eerps-Breuer. Nous avons retenu cette dernière forme, qui est celle avec laquelle elle signe ses lettres et ses articles au Brésil.

  5. Lettre de Marta Erps-Breuer à Kurt Schmidt, São Paulo, janvier 1968. Source : SLUB-Dresden (Dossier Kurt Schmidt). La traduction de l’allemand vers le portugais a été réalisée par Monica Graichen Coelho et celle du portugais vers le français par l’auteure.

  6. Antonio Brito da Cunha, « Marta Erps Breuer (1902-1977) », Ciência e Cultura 29 (1977) : 951-952.

Keywords

université musée femme enseignement art études de genre

Bibliography

See on Zotero
Almeida, Ana Julia Melo. “Mulheres e profissionalização no design: trajetórias e artefatos têxteis nos museus-escola MASP e MAM Rio.” Universidade de São Paulo, 2022.
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Droste, Magdalena. Bauhaus, 1919-1933. Köln, Los Angeles: Taschen ; Bauhaus-Archiv Museum fü Gestaltung, 2015.
Guimarães, Maria. “As moscas da genética.” Revista Pesquisa FAPESP, no. 283 (2019).
Smith, T’ai Lin. Bauhaus Weaving Theory: From Feminine Craft to Mode of Design. Minneapolis, MN: University of Minnesota Press, 2014.
Spitz, René. Hfg Ulm: The View behind the Foreground : The Political History of the Ulm School of Design, 1953-1968. Stuttgart: Axel Menges, 2002.
Vilela, Carlos Ribeiro, and Antonio Brito da Cunha. “On Marta Breuer and Some of Her Unpublished Drawings of Drosophila Spp. Male Terminalia (Diptera, Drosophilidae).” Genetics and Molecular Biology 29 (2006): 580–87.
Weltge-Wortmann, Sigrid. Women’s Work: Textile Art from the Bauhaus. San Francisco: Chronicle Books, 1993.

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