L’éducation américaine à l'Exposition universelle de 1900
À l’Exposition universelle de 1900 à Paris, les autorités états-uniennes présentent au public parisien...
S'il est un défricheur du champ des échanges transatlantiques, un passeur de cultures, c'est bien Alexandre Vattemare (Paris, 1796-1864)1. En la matière, l'hommage le plus parlant peut-être lui fut rendu par Matthew Fontaine Maury, le célèbre océanographe états-unien dont les cartes des vents et des courants avaient permis de réduire sensiblement la durée des traversées océaniques : « Vous observerez ainsi, cher Monsieur, que, bien que vous frayiez les voies par la terre et moi par les mers, nous œuvrons dans la même direction. Vous cherchez à améliorer la connaissance des nations entre elles, et moi, à les rapprocher2. » 50 ans après la mort de Vattemare, lorsqu'au moment de l'entrée en guerre des États-Unis aux côtés des Alliés, l'ancien président du Conseil René Viviani arriva à Boston un dimanche de mai 1917, il fut reçu aux échos de la Marseillaise dans la bibliothèque de Copley Square, et pour honorer la France, les Bostoniens avaient tendu au-dessus de la porte d'honneur une grande bannière où l'on pouvait lire : « En reconnaissance de la grande dette de cette nation à la France, le peuple de Boston se souvient avec gratitude qu'en 1839 Nicolas Marie Alexandre Vattemare de Paris a contribué matériellement à l'établissement de cette institution. »
La vie de Vattemare est un authentique roman du XIXe siècle où ne manque aucun des ingrédients du genre, des guerres napoléoniennes à la guerre de Sécession : élans philanthropiques, passions, déceptions, voyages, combat contre les illusions perdues, théâtre où passent nombre de figurants célèbres, véritable prosopographie des élites dans les deu^ mondes. Tour à tour séminariste, apprenti chirurgien, mime et le plus célèbre ventriloque de son temps, paterfamilias cosmopolite, détenteur d'une célèbre collection d'estampes, autographes, monnaies et médailles, ami de Walter Scott, Pouchkine ou encore du peintre des Indiens d'Amérique George Catlin, promoteur des expositions universelles, membre du congrès international de statistiques et de l'association pour l'uniformisation des poids et mesures, Européen convaincu mais aussi apôtre du Nouveau monde dans l'Ancien, charlatan pour certains, mais bienfaiteur de l'humanité pour ses nombreux admirateurs, pionnier du dialogue interculturel, à l'initiative du premier système international d'échanges littéraires, scientifiques et agricoles, et partant, de bibliothèques et de musées, dont la première bibliothèque américaine de Paris — Vattemare est une figure unique.
Pourtant, après avoir joui d'une renommée internationale considérable, il sombre dans l'oubli à sa mort. Son patronyme même reste souvent dans un flou artistique : il est Wattemare pour les registres du cimetière de Montmartre où il repose, comme pour Marius Vachon (1882) quand il décrit les collections de la première bibliothèque de l'Hôtel de Ville ; Jules Cousin l'orthographie Vattemarre, et Severiano de Heredia en 1879 Vatemare, et ainsi de suite jusqu'à ce nouvel avatar dans un récent article de la revue Commentaires (n°77, 1997) : Wattermare. Ses contemporains d'ailleurs ne furent pas en reste comme en témoigne ce florilège illustré.
En France, si l'on excepte l'ouvrage d'Alphonse Passier sur les échanges internationaux paru en 1880, il faut attendre la publication par l'Unesco d'un Manuel des échanges internationaux de publications, pour que soit rendu à Vattemare ce qui lui revient :
« La première tentative d'organisation des échanges de publications entre gouvernements fut faite par une institution dont l'existence n'était due ni à l'initiative des pouvoirs publics ni à la conclusion de traités, mais qui avait été créée par un particulier, M. Alexandre Vattemare : l'Agence centrale universelle des échanges internationaux3.»
Vattemare semblait devoir embrasser la carrière de médecin quand ses études à l'hôpital Saint-Louis de Paris tournèrent court. Il en fut renvoyé parce que ses plaisanteries de carabin n'étaient pas unanimement appréciées : il ne pouvait s'empêcher de jouer des tours à ses professeurs et condisciples en utilisant pendant les leçons d'anatomie son don, peu banal autant qu'exceptionnel, de ventriloque. Bloqué sans ressources à Berlin en 1814, où il avait raccompagné comme officier de santé des blessés prussiens, il fait de ce singulier talent son métier. Ventriloque et mime virtuose, il donne des pièces de théâtre comptant de nombreux personnages et un seul acteur : Monsieur Alexandre.
Son record dix ans plus tard : à l'Olympic Theatre, une pièce de Dibdin, Nick and the Devil or Asmodeus in London, librement inspirée du Diable boiteux de Lesage, exige qu'il assume à lui seul, canidés et félins compris, pas moins de 36 rôles avec 69 changements de costumes.
Sa notoriété est extraordinaire : pendant près de deux décennies, Monsieur Alexandre triomphe dans toute l'Europe, de la Russie à l'Irlande, applaudi par le tsar et la reine Victoria, par Goethe ou Pouchkine qui écrivent même sur lui de petits textes très flatteurs.
La presse aussi — que l'on consulte commodément grâce au « press-book » constitué par ses soins, consacré à ses tournées théâtrales en France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Belgique, Pays-Bas, Russie et Grande-Bretagne — se montre dithyrambique ; « Cet artiste est un jeune homme aimable, de mœurs douces et d'un esprit orné ; un observateur instruit, qui ne voyage jamais sans retirer de ses courses les fruits dont s'honorent ceux qui cultivent les sciences naturelles et les beaux-arts4. »
En effet, au cours de ses nombreux voyages, il ne manque jamais de visiter les bibliothèques et les musées des villes traversées. C'est ainsi que son attention est attirée par le grand nombre de doubles qui s'y trouvent, « rebuts précieux que la main du savant ensevelit à regret dans la poussière et l'oubli5 » : pourquoi ne pas se les échanger de nation à nation ? C'est ainsi que lui vint la grande idée à laquelle il se consacre, pendant plus de 30 ans, avec zèle et énergie.
Ce dessein, son idée fixe dira le ministre de l'Instruction publique Guizot, c'est l'organisation d'un système d'échange international de publications, d'objets d'art, de monnaies et médailles, voire de spécimens d'histoire naturelle, qu'il expose de manière circonstanciée en 1835 dans sa première pétition aux Chambres françaises.
Pour financer son projet, il entreprend la publication d'un Album cosmopolite « dédié aux artistes de tous les pays », reproduction en vingt livraisons sur planches gravées d'une partie de ses collections, dessins, autographes, médailles, dont l'éclectisme impressionne : part belle y est faite notamment aux écoles britannique et allemande, ce qui était assez novateur.
Dans une seconde édition, l'école américaine est mise à l'honneur, après le premier voyage transatlantique où Vattemare a rencontré notamment Samuel Morse, George Oakley, Thomas Cole et George Catlin, que les expositions qu'il fit à New York et à Philadelphie de ses dessins européens avaient beaucoup intéressés. La confrontation des idées et des talents est au cœur de l'utopie de Vattemare, qui parvient à mettre progressivement au service des échanges son riche carnet d'adresses constitué d'abord au théâtre. Quelques années plus tard, dans les salons de la Maison-Dorée, il récidive en exposant 1 200 dessins provenant de tous les pays qu'il a parcourus, manifestation dont L'Illustration rend compte en deux articles, les 2 et 30 septembre 1843 : le premier ne souffle en fait mot de l'exposition proprement dite, et s'intitule : « M. A. Vattemare et son projet d'échange », orné de la reproduction d'une médaille fondue à son effigie par la monnaie de Berlin.
La teneur de l'article, c'est que la France devrait faire plus qu'elle ne fait pour le système au lieu de l'envoyer « sommeiller dans la nécropole des cartons ministériels6. » Vattemare n'avait-il pas signalé lors de sa deuxième pétition de 1839 que la « Société européenne des échanges de tous objets d'art, sciences et curiosités » qu'il s'était décidé à constituer lui-même en octobre 1836 dans l'attente, espérait-il, que le gouvernement prenne la relève, avait déjà fonctionné pour l'Allemagne, les États italiens, la Grande-Bretagne, sans que la France ait su ou voulu en tirer avantage ?
Se souvenant des conseils de La Fayette et encouragé notamment par le ministre des États-Unis à Paris, Lewis Cass, le voici en 1839 sur les quais du Havre, porte de l'Amérique. Le Journal du Havre rend compte de son entreprise :
« Cette belle et généreuse idée [...] en faisant naître entre les nations des rapports intellectuels plus intimes et plus fréquents [...] hâtera la marche du progrès social. Si, comme l'a dit un spirituel écrivain, l'humanité a tout à gagner à la multiplication des communications, parce que les idées voyagent avec les hommes par les grands chemins, que serait-ce donc s'il s'établissait un flux et reflux continuel des productions même de l'intelligence ? »
Vattemare traverse l'Atlantique en 1839-1841, puis en 1847-1850, et rencontre le succès aux États-Unis et, dans une moindre mesure, au Canada, même si en 1841 à Montréal, l'Assemblée populaire décide de « faire chanter une messe solennelle d'action de grâces pour remercier Dieu d'avoir inspiré à Monsieur Vattemare l'idée d'une aussi vaste conception7 ».
Ce n'est plus Monsieur Alexandre qui est plébiscité, c'est le philanthrope Vattemare, le directeur-fondateur de ce qui s'intitule désormais Agence centrale des échanges internationaux, dont le propos est d'amener une meilleure compréhension des nations entre elles par le partage des connaissances. La reliure de son propre exemplaire de la Constitution américaine, offert par Philadelphie, ne porte-t-elle pas en lettres d'or la dédicace suivante : « Alexander Vattemere [sic] ami de la connaissance universelle » ?
La société européenne ne fonctionne pas comme l'avait programmé Vattemare, car elle devait s'appuyer sur un journal qui ne parut jamais et qui aurait publié régulièrement les offres et les demandes de matériau d'échanges. Mais le modus operandi est bien en place avec l'Agence centrale et ses bureaux de la rue de Clichy. Par cette plaque tournante transitent d'innombrables listes de dons et de doubles, qui lui permettent d'assurer, bon an mal an, le suivi de la redistribution des livres et des objets (si ceux-ci n'ont pas de destinataire attitré). Les subventions reçues, principalement états-uniennes, pourvoient aux coûts d'emballage et de transport. Les frais de reliure sont souvent à la discrétion des donateurs. Quant à la question des Droits de douane, elle est une bonne fois réglée par la circulaire no16 du Treasury department du 14 août 1848 : « Tous les ouvrages transmis par des agents de ce type doivet être admis aux États-Unis sans taxes. »
Les résultats sont de fait remarquables. Vattemare contribue à l'essor de la lecture publique, et même de la bibliothéconomie aux États-Unis. Il est l'un des fondateurs de la Boston Public Library. À Boston comme à Montréal, son discours est simple : par le système d'échange des milliers de livres vont vous arriver de l'Ancien Monde. Qu'allez-vous en faire pour que tout un chacun y ait accès, nonobstant son âge, son sexe, sa fortune, sa couleur de peau ? Il faut une institution d'un genre nouveau, un service municipal, « libre pour tous ». L'idée, comme le dit à son fils Josiah Quincy Sr, président de Harvard et ancien maire de Boston, est « faisable et désirable8.»
Le 26 juin 1848, Vattemare obtient le vote d'une loi sur les échanges par le Congrès américain unanime.
En 1857, il dresse un « Tableau chronologique des actes officiels par lesquels divers gouvernements ont accepté et réglé l'application du système d'échange9 », dont la retranscription partielle atteste l'ampleur.
Nul n'est prophète en son pays et c'est un éloquent sujet d'histoire administrative que les relations difficiles entre Alexandre Vattemare et l'administration française. Et ce, même si le Conseil municipal de Paris vote en 1842 la création de la Bibliothèque américaine de la Ville de Paris, si riche qu'un savant états-unien estime en 1855 « qu'il n'existe nulle part pas même à New York, ni à Washington, une collection si complète d'ouvrages américains de toute espèce, que celle qui compose [...] la bibliothèque américaine de Paris10. »
Nous disposons pour cela du « Recueil de pièces, lettres, circulaires, documents divers, manuscrits et imprimés, relatifs aux Échanges internationaux institués par Alexandre Vattemare (1833-1884) » conservé par la Bibliothèque nationale de France. Les nombreux papiers de ce recueil ont vraisemblablement été réunis par Alphonse Passier, haut fonctionnaire du ministère de l'Instruction publique, qui publia en 1880, d'abord sous le pseudonyme de Wilhelm Eriksen, une histoire des Échanges internationaux littéraires et scientifiques, 1832-1880 qui rend hommage à son précurseur.
Tout commence sous la monarchie de Juillet par une correspondance du 7 novembre 1833 de Thiers, ministre du Commerce et des Travaux publics, transmettant à Guizot, ministre de l'Instruction publique, copie d'une lettre de Vattemare. Dans sa réponse, un mois plus tard, Guizot se dit intéressé par le projet. Sa mise en œuvre est pourtant difficile. La lettre que lui adresse Lichtenthaler, directeur de la Bibliothèque royale de Munich en 1832, l'annonce déjà :
« Vous vous souviendrez peut-être que, dans nos entretiens sur la bibliothèque de Munich, je vous ai parlé de nos doubles, dont nous gardons une immense quantité. Ne vous serait-il pas possible, Monsieur, par vos connexions à Paris, d'engager l'administration des beaux-arts à entrer en échange avec notre bibliothèque. Pardon, Monsieur, si je prends la liberté de vous donner une commission qui, peut-être, vous donnera beaucoup d'embarras11. »
Dans une autre lettre, datée du 22 janvier 1839, voici le pronostic de Thiers : « Votre projet d'un échange de livres entre tous les pays, est un projet fort beau, fort utile, et je fais des vœux pour son succès. Mais je crains fort les difficultés matérielles que vous ne manquerez pas de rencontrer... » Une ultime missive à Victor Duruy, datée de 1864, confirme que les obstacles subsistent 25 ans plus tard :
« Maintenant que le système d'échange a fait ses preuves, que ses avantages sont plus que jamais constatés, l'aide matérielle du gouvernement lui est plus que jamais nécessaire ; et tant que je vivrai je ne cesserai de la solliciter, car j'ai la conviction que c'est le seul moyen d'empêcher l'œuvre utile dont je me suis fait l'apôtre de mourir avec son auteur12. »
Vattemare bataille avec les gouvernements successifs, n'obtenant jamais que des demi-mesures, quelques subventions, de belles paroles au mieux, des refus cinglants souvent. Par exemple, cette note du 26 juillet 1838 de Désiré Nisard, alors chef de la 2e division du ministère de l'Instruction publique : « Tel est Monsieur le Ministre le projet ou plutôt le rêve de Mr Wattemare qui a déjà écrit souvent à ce sujet au Ministre de l'Instruction publique, et qui a pris quelques paroles obligeantes pour des promesses et des encouragements. Je pense qu'il n'y a rien à faire et rien à répondre13. » Ou encore le 6 mai 1853, en tête d'un mémoire de Vattemare au ministre où il propose le budget idéal de l'Agence, cette note manuscrite du chef de cabinet, M. de Nanteuil : « Le but est démasqué, répondre que l'État n'a rien à voir dans le charlatanisme plus ou moins lucratif14.»
Or, deux semaines à peine après la mort d'Alexandre, voici ce que l'on peut lire dans la « Note demandée par Son Excellence sur M. Wattemare et les échanges internationaux », rédigée le 20 avril 1864 par Armand du Mesnil : « Les utiles résultats obtenus par l'initiative d'un seul homme paraissent dignes du plus sérieux intérêt15. »
Toute autre est la destinée de Vattemare par-delà l'Atlantique. On peut par exemple se reporter à sa Note à l'Assemblée nationale... (1851), où est donnée la traduction d'extraits de lettres qu'il a reçues. De Robert C. Winthrop, président de la Chambre des Représentants, le 25 juin 1848 : « L'histoire, calme, impartiale, philosophique, ne peut manquer d'insister avec intérêt sur les heureuses conséquences qui sortiront infailliblement d'un cordial échange de sentiments fraternels entre les nations. » Du président du Sénat George Dallas, le 10 juillet 1848 : « Nous désirons exprimer ici notre haute opinion de la sagacité éclairée, du zèle désintéressé et de l'inépuisable énergie qui caractérisent les travaux de M. Vattemare. » Et du président des États-Unis lui-même, Millard Fillmore, le 2 novembre 1850 : « Je vous souhaite tous les succès possibles dans votre noble entreprise d'échanges internationaux et un heureux retour dans votre patrie. »
Certes, l'histoire de Vattemare aux États-Unis n'a pas de happy end. Le 31 août 1852, le Congrès abroge la loi du 26 juin 1848 et le bibliothécaire du Congrès, John Silva Meehan, le même qui le félicitait naguère (« Votre nom ne sera prononcé qu'avec respect et reconnaissance par tous les corps littéraires, scientifiques et législatifs du monde entier16 »), lui annonce ensuite assez sèchement sa révocation comme agent officiel des États-Unis. Les États-Uniens lui reprochent finalement ses carences organisationnelles et la guerre de Sécession porte un coup d'arrêt aux échanges internationaux.
À la mort de Vattemare, Hippolyte, son fils aîné, tente de reprendre le flambeau, mais de manière abrupte puisqu'il aurait menacé ses interlocuteurs états-uniens de mettre l'agence en vente s'il n'obtenait pas satisfaction. Ce qui, de fait, se produit. Un intéressant document conservé dans le département des manuscrits de la Boston Public Library éclaire l'épisode. Il s'agit d'une lettre du 11 juin 1864 de Frederick William Seward, assistant (et fils) du Secrétaire d'État, qui, le Département d'État ayant été démarché par Hippolyte, vient prendre des informations auprès du bibliothécaire de Boston, Charles Coffin Jewett. En substance, Seward fils met en doute la validité du système d'échange qui n'aurait pas été équitable pour les États-Unis.
Rares, toutefois, sont les États-Uniens (de Washington Irving à la dynastie Quincy, maires de Boston de père en fils) qui n'apprécient pas Vattemare. Dans un article paru en 1853 dans la Revue des deux mondes, Jean-Jacques Ampère écrit : « Presqu'à chaque pas que j'ai fait en Amérique, j'ai rencontré des témoignages de la gratitude des Américains pour M. Vattemare ; j'aime à placer ici l'expression de la mienne17. »
Surtout, contrairement à la France, il ne disparaît pas complètement après sa mort et se croise assez régulièrement tout au long du siècle dans la bibliographie bibliothéconomique ou dans les publications officielles traitant des échanges. L'introduction d'un document du Congrès18 datant de 1882 et intitulée « aperçu des premiers efforts en matière d'échanges internationaux » évoque Vattemare. Dans le rapport annuel de la Library of Congress pour l'année 1946, qui contient un historique de l'illustre institution, l'épisode Vattemare est narré sous le titre « Cette union fédérale de l'intelligence » : « Assurément, c'est à l'honneur de la Bibliothèque, et pour toujours, d'avoir été le premier service du gouvernement fédéral sérieusement engagé dans la promotion de la coopération intellectuelle internationale. » Après une description du système sur trois pages, quatre sont consacrées à Vattemare, jugé tout aussi « passionnant que sa proposition19 ». De même, la Boston Public Library évoque régulièrement le souvenir de Vattemare : l'exposition organisée à l'occasion de son cent-cinquantenaire (1998), par Bernard A. Margolis, qui en était alors président, exposait certains des cinquante premiers volumes de la bibliothèque, offerts Vattemare au nom de la Ville de Paris. En 2007, The True Story of the French Ventroloquist who changed the World, que nous avons montée ensemble, prolongeait la mémoire de Vattemare dans cette institution.
À la suite de ses deux voyages en Amérique, Vattemare développe de nombreuses relations avec les citoyens des États-Unis résidant à Paris ou de passage à Paris, comme avec les Français ayant des intérêts outre-Atlantique.
Pour la plupart des États-Uniens, Vattemare est un personnage familier, qui sert de relai dans la capitale française. Quand le journaliste William Clapp envoie son fils suivre des études à Paris, c'est Vattemare qui l'oriente et lui offre une famille de substitution. Il s'occupe aussi bien du missionnaire baptiste Daniel J. MacGowan en route pour la Chine, que des élites en villégiature, qui comptent sur lui pour obtenir, auprès du président du Conseil municipal, les invitations très convoitées au bal de l'Hôtel de Ville.
Vattemare fraternise aussi avec les Iowa qui accompagnent George Catlin à Paris et obtient des funérailles de première classe à l'église de la Madeleine pour O-kee-wee-me, la défunte épouse de son ami, le chef Shon-ta-yi-ga. Il lance ensuite une souscription qui aurait dû permettre d'élever au cimetière Montmartre un tombeau, dont ne demeure aujourd'hui que l'émouvant buste de la squaw sculpté par Préault.
Dès 1842, Vattemare fait partie du directoire de l'Athénée américain de Paris. Pendant vingt ans, les chargés d'affaire et consuls des États-Unis successifs le sollicitent, certains d'entre eux devenant des amis. C'est le cas du dernier, John Bigelow (homonyme de ce maire de Boston, qui fonda avec Vattemare la Boston Public Library), qui sauve de la dispersion complète les archives de l'Agence qu'il dépose en 1897 à la New York Public Library. « Vous êtes vraiment ce que l'on vous a nommé, le trait d'union de l'Ancien et du Nouveau Monde » écrit de lui le sénateur Thomas Hart Benton20.
L'entreprise de Vattemare touche, même fugitivement, l'Allemagne et l'Europe centrale, la Belgique, le Canada, le Chili, la Chine, Cuba, l'Espagne, les États-Unis, la France et sa nouvelle colonie d'Algérie, la Grèce, l'Inde et les Indes néerlandaises, l'Italie (Sardaigne, royaume des Deux-Siciles, grand-duché de Toscane, États romains), le Liberia, le Mexique, les Pays-Bas, la Perse, le Portugal, le Royaume-Uni, la Russie, la Scandinavie, la Sublime Porte, la Suisse. Avec au centre un idéal d'échange et d'ouverture culturelle :
« Je ne propose pas, dit-il en 1850 au maire de New York, une bibliothèque française à New York, mais une bibliothèque pour le peuple, fondée il est vrai au départ grâce aux dons de la France, mais destinée à s'accroître en comprenant des publications dans toutes les langues, ouverte aux hommes de toutes langues et de toutes races, au même titre qu'aux natifs de cette cité cosmopolite21. »
Pour finir, il faut souligner, outre cette universalité d'un héritier des Lumières, le caractère éclectique du système vattemarien. « Vous êtes en droit d'attendre des moulages de la Vénus de Médicis, des gravures ou des copies de chefs-d'œuvre, en échange de vos tortues, de vos serpents à sonnettes et autres alligators22 » s'exclame-t-il en Floride. Et il ramène effectivement dans ses bagages un ours gris des Rocheuses donné par l'explorateur John Charles Frémont, un didelphe à oreilles bicolores et un vautour royal, don du gouvernement mexicain au Muséum dont le remercie chaleureusement Isidore Geoffroy Saint-Hilaire.
Associant les échanges internationaux à l'idée de progrès, il propose très tôt un projet d'expositions universelles. Ainsi le constat du Dr de Bouis dans les Annales de la Société centrale d'horticulture de France, en 1851 : « Il me suffira seulement de rappeler que la Grande-Bretagne, aujourd'hui si fière à juste titre de la Great Exhibition, ne fait que mettre en pratique un projet que M. Vattemare avait été assez heureux pour faire adopter, il y a quatre années (en 1847), par M. Cunin-Gridaine, alors ministre du Commerce23 ». Lors de l'Exposition universelle de 1855, à Paris, il est nommé commissaire pour l´État de New York, la Virginie et la Caroline du Sud. Il y trouve l'occasion d'illustrer son système car seule la moitié des exposants déclarés envoient des objets pour remplir le vaste espace réservé aux États-Unis au Palais de l'Industrie. Il vole au secours de l'entreprise en allant chercher à l'Hôtel de Ville, au Louvre, aux Arts et métiers, etc., les objets américains qu'il y a déposés au cours des précédentes années : les Oiseaux d'Amérique peints par Jean-Jacques Audubon, les cartes hydrographiques du Lieutenant Maury, un modèle en plâtre du Dry dock de Brooklyn, la Natural History of the State of New York, des poids et mesures, etc.
Aux États-Unis, les commissaires au brevet sont parmi ses plus fidèles et prodigues correspondants, de même qu'en France le soutien moral de la Société pour l'encouragement de l'Industrie nationale ne se dément pas. L'agriculture n'est pas en reste, il s'intéresse au maïs, aux moissonneuses de McCormick, et même au fibrilia, succédané du coton pendant la guerre de Sécession.
Lorsqu'il reçoit de Ferdinand Rudolph Hassler, ancien patron de l'Office of Coast Survey, puis du Bureau des Poids et mesures états-unien, une lettre en date du 7 juillet 1840 qui insiste sur l'utilité de la standardisation pour le bien commun, il s'investit dans l'Association pour obtenir un système uniforme décimal de poids, mesures et monnaies. Ce qui conduit le saint-simonien Michel Chevalier a déclaré que Vattemare aurait joué un rôle réel dans l'appropriation future par les États-Unis du système des poids et mesures usités en France24.
Cette insatiable curiosité le pousse encore vers les sciences en plein essor, comme la statistique, ou vers les nouvelles techniques, comme la photographie. C'est grâce aux photographies des constructions états-uniennes qui arrivent à l'École des Ponts et Chaussées par le biais de Vattemare que l'école va se pencher à son tour sur ce nouveau média et l'enseigner officiellement. Quant à son expertise dans le domaine des monnaies et médailles elle vaut aujourd'hui à Vattemare d'être considéré comme l'un des pères de la numismatique aux États-Unis.
Pour se lancer sur ces pistes nouvelles, il est aussi l'un des premiers Français à avoir une pratique assidue du lobbying et de ce que l'on n'appelait pas encore les relations publiques. Dans une note autographe intitulée « Le système d'échange est-il, peut-il être une matière diplomatique ? », Vattemare décrit lui-même la manière dont il obtint le vote de 1848 par le Congrès des États-Unis.
« Le principe resté infécond dans la main de la diplomatie s'est développé dans la mienne et a porté des fruits. Je ne m'aveugle pas sur ma valeur personnelle. L'indépendance de ma position a fait autant que l'activité de ma démarche. On va le voir. Quand j'ai demandé au Congrès américain de consacrer le système d'échange par un bill, j'ai visité tous les membres du Sénat et de la Chambre des représentants, les uns après les autres, sans exception. Je les ai entretenus, sollicités, endoctrinés, si je puis m'exprimer ainsi. J'ai recueilli les signatures avant la discussion publique. Il m'en a coûté 17 jours d'une assiduité sans exemple au Capitole, 17 jours passés dans une agitation continuelle, dans un état d'exaltation fiévreuse, 17 jours de discussions et de luttes, 17 jours tellement remplis par la ténacité de ma sollicitation qu'à peine prenais-je un peu de nourriture. L'ardeur de la poursuite m'avait tenu jusqu'au vote du bill. Après la proclamation du scrutin par le président, épuisé de fatigue [...], je me suis évanoui, je suis resté six heures sans connaissance. Peut-être y a-t-il peu de diplomates qui eussent consenti à passer par de telles épreuves ; mais à coup sûr aucun n'aurait trouvé dans sa position officielle, dans son caractère de représentant d'une nation indépendante la liberté et la patience qui m'ont été nécessaires25. »
Vattemare applique cette même stratégie de lobbying en France. On le voit par exemple avec cette lettre d'octobre 1843 au ministre de l'Instruction publique, par laquelle il demande à être soutenu dans son effort et qui contient une liste éloquente des personnalités qui ont fait don, pour les échanges, de leurs ouvrages : pairs, députés, académiciens, écrivains, artistes et éditeurs, bref tout ce que la monarchie de Juillet comptait de notables. En février 1844, il renvoie deux nouvelles moutures de cette lettre, l'une avec 53 signatures de membres de la Chambre des députés ; l'autre signée de 34 membres de la Chambre des pairs.
Vattemare utilise aussi beaucoup la presse, dont il a senti toute l'importance quand il était acteur itinérant. En bons termes avec le monde des imprimeurs, il a souvent recours à la publication, pour faire la réclame des échanges, de lettres de personnalités, prospectus, mémoires, rapports, listes de souscription, articles de presse ou pétitions. Effets d'annonce, entretiens en tête à tête avec les puissants, réunions publiques où il savait faire vibrer la corde sensible, carnet d'adresses, réseau international : sa « communication » est une vaste entreprise de recyclage de l'information, relayée par un étonnant réseau de relations, où l'on trouve aussi bien des princes allemands, des marquis sardes que des chefs cherokees.
La méthode Vattemare permet aussi au système de traverser trois régimes politiques, et ceci dans un but non lucratif, il faut le rappeler. À la fin de sa prestation, Vattemare, vieil acteur, tirae sa révérence, inquiet de savoir s'il sera applaudi : « Ai-je accompli ma mission à la satisfaction de Votre Excellence et conformément aux attentes du peuple ? J'attends avec anxiété une réponse à cette question26. » C'est pour cela aussi qu'il sollicite la Légion d'honneur (lettre à Louis-Philippe du 22 décembre 1841), qu'il obtient finalement en novembre 1855, mais comme commissaire des États-Unis à l'Exposition universelle.
Certes, l'ensemble de l'œuvre pécha par manque de moyens et par le défaut d'une organisation trop empirique et trop centralisée, mais les échanges fonctionnèrent réellement : même si les estimations varient, le nombre de volumes échangés, souvent identifiables par l'estampille du système, s'élève pour le moins à des dizaines de milliers.
Surtout, Vattemare a semé une idée qui devait germer après lui : les échanges internationaux de la Smithsonian Institution sont peu ou prou inspirés par lui ; le 15 mai 1877 est instituée à Paris la Commission française des échanges internationaux ; en Belgique, on voit l'idée faire son chemin sans que la filiation fasse l'ombre d'un doute, depuis la brochure Réalisation sur une large échelle du système des échanges internationaux, par l'agence de M. Al. Vattemare (1852), en passant par le rapport de la Commission belge d'échanges internationaux de 1877, à la tenue à Bruxelles des conférences internationales de 1880 et 1883 qui débouchent sur les conventions fondatrices de 1886 dont les termes mêmes sont inspirés de ses nombreux mémorandums.
Alors qu'en 1835, dans sa première pétition, il présente avant tout son système comme un moyen utile et ingénieux d'augmenter les richesses des bibliothèques, voici ce qu'il écrit dans son rapport au gouverneur de New York en 1849 :
« Le plan est simple [...] son principal dessein est d'ouvrir une voie de communication entre les PEUPLES des diverses nations du monde, qui les rassemblera sur le terrain neutre des lettres, et en les familiarisant entre eux avec les lois, les us et les coutumes, et la richesse intellectuelle des autres, par des gestes de sympathie et de courtoisie mutuelles, de cultiver un esprit de paix, de respect et de bienveillance réciproques. »
S'il est loisible de voir en Vattemare un précurseur des échanges culturels ou encore de la promotion de la culture pour tous lorsqu'il prône « l'établissement dans tous les coins du monde de bibliothèques publiques et de musées gratuits, pour toujours à la disposition de tous27 », on peut insister ici sur la publicité que fit Alexandre Vattemare du Nouveau Monde dans l'Ancien. Dans une lettre adressée, en septembre 1841, au tsar Nicolas Ier qu'il a rencontré et diverti lors de sa tournée russe de 1834, il justife son voyage transatlantique « persuadé que [ses] travaux ne seraient qu'à demi achevés [s'il n'essayait pas] pas de faire entrer dans ce pacte pacifique le Nouveau Monde, si riche des productions de la nature et de l'industrie de ce peuple neuf » et poursuit :
« D'après les lois que j'ai fait passer tant au Congrès des États-Unis que dans les autres États, il ne se publiera pas la plus petite brochure dans toute l'étendue de l'Union, sur les lois, l'administration intérieure, les hôpitaux, les prisons, la zoologie, &c. qui ne soit à la disposition des nations Européennes28. »
Non le seul ni le plus important, si l'on songe par exemple à Tocqueville ou Michel Chevalier, mais véritable activiste, Vattemare a pressenti le rôle futur des États-Unis d'Amérique. Dans son rapport à l'Académie des sciences morales et politiques sur « les échanges internationaux entrepris par M. Alexandre Vattemare et sur l'état actuel des lettres et spécialement des études historiques dans les États-Unis d'Amérique », Guizot dresse un bilan moral et matériel du work in progress de Vattemare en 1855 : 70 000 volumes importés en France des États-Unis, 100 000 volumes français en Amérique ; formation de la Bibliothèque américaine de la Ville de Paris ; correction de l'idée fausse que l'on se fait généralement de la civilisation des États-Unis où la création d'un grand nombre de bibliothèques publiques manifeste une forte activité littéraire et scientifique.
Bibliothèque de l'Hôtel de Ville
Coupures de presse consacrées aux tournées théâtrales d'Alexandre Vattemare en France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Belgique, Pays-Bas, Russie et Grande-Bretagne, ainsi qu'à la publication de l'Album cosmopolite. 1830-1839. Fonds Vattemare - Cote : Ms 1871.
Heinrichs, M. P. ed. Album cosmopolite, ou Choix des collections de M. Alexandre Vattemare [...]. Paris : imprimerie de Béthune et Plon, 1837-1839. Fonds Vattemare - Cote : 206555 / O.
International literary exchanges
Documents relating to Vattemare's proceedings in the United States of America [...], 1840-1849. Fonds Vattemare - Cote : EU 1767 / G 11.
« Inventaire des livres américains du boulevard Morland », ca 1872. Fonds Vattemare - Cote : Ms 309.
« Itinéraire dans plusieurs pays de l'Europe [...]. Par Alexandre Vattemare de Paris ». Fonds Vattemare - Cote : Ms 1870.
Bibliothèque nationale de France
Guizot, François. « Rapport verbal sur les échanges internationaux entrepris par M. Alexandre Vattemare et sur l'état actuel des lettres et spécialement des études historiques dans les États-Unis d'Amérique ». Compte rendu de l'Académie des sciences morales et politiques, séance du 24 février 1855, Paris : Picard et fils, 1855.
Recueil de pièces, lettres, circulaires, documents divers, manuscrits et imprimés, relatifs aux échanges internationaux institués par Alexandre Vattemare, 1833-1884. Cote : N.A. F. 21003-21007.
Vattemare, Alexandre. Collection de monnaies et médailles de l'Amérique du Nord de 1652 à 1858 offerte à la Bibliothèque impériale [...] par Alexandre Vattemare [...] Paris : A. Lainé et J. Havard, 1861.
Vattemare, Alexandre. « Deuxième pétition adressée aux Chambres pour solliciter l'établissement d'un système général d'échange de doubles de livres et d'objets d'art existant dans les collections, les musées, les bibliothèques du royaume, avec les établissements du même genre qui existent dans les divers États de l'Europe ». Paris : Imprimerie de Béthune et Plon, 1839.
Vattemare, Alexandre. « Pétition adressée aux chambres pour solliciter une loi qui autorise l'établissement d'un système général d'Echange de Doubles de Livres [. ..] ». Paris : Imprimerie de Crapelet, ca 1835.
New York Public Library
Alexandre Vattemare papers, 1817-1889.
Cet article reprend diverses publications antérieures, notamment : "Alexandre Vattemare et la Bibliothèque américaine de la Ville de Paris," in Catalogue du fonds des États-Unis d'Amérique. Tome II (Paris: collections de la Bibliothèque administrative de la Ville de Paris, 2002), 10-55 ; L'Ambassadeur extravagant : Alexandre Vattemare, ventriloque et pionnier des échanges culturels internationaux (Paris : Le Passage, 2007), 24-145. Nouvelle occasion nous est donnée d'exprimer notre gratitude à l'Association des Amis d'Alexandre Vattemare, fondée par l'homme de lettres Yann le Pichon, qui a souhaité qu'une part importante des archives familiales soit conservée par la Bibliothèque de l'Hôtel de Ville dans son fonds Vattemare.
Lettre de M. F. Maury à Vattemare, Washington, 1er Mars 1848.
Manuel des échanges internationaux de publications (Paris : UNESCO, 1956), 93.
Les citations non référencées sont tirées de documents du fonds Vattemare de la Bibliothèque de l'Hôtel de Ville (Paris).
Pétition adressée aux Chambres pour solliciter une loi qui autorise l'établissement d'un système général d'échange (Paris: impr. de Crapelet, s.d.), 1.
« M.A. Vattemare et son projet d'échange », L'Illustration 2 (septembre 1843): 4.
Documents et lettres à l'appui de la pétition de M. Alexandre Vattemare, adressée aux Chambres françaises, sur le système d'échange (Paris : Didot, 1842), 11-12.
Lettre de Josiah Quincy sr à Josiah Quincy jr, 14 avril 1841, Vattemare papers, NYPL.
BnF, N.A.F. 21 005, f. 709.
Lettre de W. W. Mann, 18 mai 1855. NYPL, Vattemare papers, box 1.
Lettre du 22 janvier 1832, citée dans BnF, NAF 21003.
Lettre du 29 février 1864, BnF, N.A.F. 21005, f.773-788.
BnF., N.A.F. 21003, f.96.
BnF, N.A.F. 21005, f. 552.
BnF, N.A.F. 21005, f. 797.
Documents et lettres à l'appui de la pétition de M. Alexandre Vattemare (Paris, 1842, s. e.), 16.
Jean-Jacques Ampère, « Promenade en Amérique, » Revue des deux mondes (avril-juin 1853): 1026.
47th Congress, 1st session H.R. ex.doc. 172 : International Bureau of Exchanges, April 14, 1882.
Annual Report of the Librarian of Congress for the Fiscal Year Ending June 30, 1946 (Washington: US Government Printing Office, 1947), 61-64.
Lettre du 27 septembre 1848, International exchange. 30th Congress, 1st session, H.R. miscellaneous no 99 ([Washington D.C.], n.d.), 15.
State of New York no.127. In Assembly, March 15. 1850. Second annual report on international literary exchanges, by M. Alexandre Vattemare... (Albany, 1850), 48.
International exchange. Joint resolutions of the General Assembly of Florida, letter of M. Vattemare. (Tallahassee, Florida: Jos. Clisby, 1853).
Dr de Bouis, « Rapport sur les ouvrages offerts par M. A. Vattemare... », Annales de la Société centrale d'horticulture de France, Avril 1851, 10.
Compte rendu de l'Académie des sciences morales et politiques, séance du 24 février 1855, 332-333.
BnF, N.A.F. 16 607, « Correspondance concernant les Russes installés à Paris au XIXe siècle », vol VII, f. 230.
State of New York. Communication from the governor, transmitting the report of Alexander Vattemare on the Universal exhibition at Paris (Albany: C. Van Benthuysen, 1856).
State of New York no.201. In Assembly, March 30, 1849.
BnF, N.A.F. 16 607, f. 226.